L'Immortel
Le mortel, le variable, contiennent à l'intérieur d'eux-mêmes l'immortel, tout comme l'eau subsiste dans les myriades de gouttes. Les innombrables gouttes peuvent devenir averse ou partie d'une rivière ; elles peuvent stagner dans une flaque ou se déplacer dans un cours d'eau ; tant de choses peuvent leur arriver. Mais quoi qu'il arrive à une goutte d'eau, elle fait toujours partie de l'élément intemporel qui est l'eau dans laquelle demeure la beauté. L'élément symbolise l'immortel, l'inchangeable, l'essence pure qui se revête de nombreuses formes. La perception intérieure qui voit, parmi de nombreux objets mortels, l'être immortel, qui, devant le caractère périssable de tous les objets, pressent l'impérissable et l'immuable, qui, confrontée à la matière grossière, est consciente de l'esprit subtil qui y est enfermé, fait apparaître une condition intérieure tout à fait différente qui constitue la base la plus solide d'une vie juste.
La justesse de la vie n'est pas tant une question de buts, de règles, de discipline, que le fait de devenir vigilant, au moins dans une certaine mesure, de la nature même de l'existence. C'est peut-être la raison pour laquelle l'un des Frères Aînés disait que la Théosophie est l'étude de la relation entre le mortel et l'immortel, le fini et l'infini, le transitoire et l'éternel.
Radha Burnier - Vérité, Beauté & Bonté