Méditation et Action
Un continuel recours à la méditation est le ferme moyen par quoi l’âme de l’homme peut réaliser son moi de puissance et son moi de silence. Or l’homme ne doit pas abandonner la vie active pour une vie de pure méditation ; il lui faut faire l’action, toujours, comme sacrifice à l’Esprit suprême. Sans doute, ce mouvement de retrait, dans la voie du disciple, prépare-t-il la disparition de l’individu absorbé dans l’Éternel, et la renonciation à l’action et à la vie dans le monde est-elle une étape indispensable dans le voyage. Mais la voie qu’enseigne la Gîtâ est plutôt une préparation à la fusion de notre vie entière, de notre existence entière, et de toute action en une union intégrale avec l’être serein et incommensurable, conscience et volonté du Divin ; elle précède et rend possible une montée vaste et totale de l’âme hors de l’ego inférieur jusqu’à la perfection inexprimée de la nature spirituelle suprême.
Sri Aurobindo, La Bhagavad-Gita